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Pourquoi être moi est beaucoup plus sexy qu'être Beyoncé?

20 décembre 2021

Mise à nu...

Tu peux écouter l'article en cliquant sur "Entends ma Vibration"

Il y'a un an en arrière, je disais à ma soeur, de manière prophètique:  " A la fin de l'année, je me poserais nue. Je poserais nue.". Evidemment, s'en est suivie une conversation sur pourquoi ce besoin, pourquoi m'afficher sur les réseaux sociaux, mon image, la protection de mes enfants...

Et je lui avait répondu pour clôre la conversation: "Mon corps est un sujet politique". Pas un "objet" mais bien un sujet. 

J'arrive à la fin de l'année, et cette envie revient régulièrement. 

Dans ma vision, je voyais des photos de moi, de mon corps nu. J'avais gagné un concours photo sur Instagram et rendez-vous était pris. Il a été déplacé puis annulé au final. Cela ne se ferait pas de cette manière. 

Il y'a 15 jours, le sujet est revenu sur la table, puisque je recevais chez moi, cette amie photographe. Mais là encore, j'ai senti que ce n'étais pas de cette façon que je devais me mettre à nu. 

Mon "à nu" est arrivé soudainement ce matin. J'étais dans mon lit. Réveillée depuis un moment, je sentais que mon corps avait besoin de reposer ainsi, immobile. 

Mon esprit vagabondait et laissait émerger des histoires, des souvenirs, faisait le ménage à l'intérieur. Alors, après un moment de résistance, je l'ai laissé faire. J'ai laissé mon corps reposer en paix. 

Une main sur le ventre. Je sentais le flux et le reflux de ma respiration. Posée, calme, confiante. Je sentais également sous mes doigts, les stries de mes vergetures. Mes grossesses m'avaient laissé des cicatrices. J'avais mis du temps à accepter de les voir, de les accepter et puis, un jour, elles ne me posaient plus problème. Elles faisaient partie de moi, de mon corps, de mon histoire. 

Et j'ai repensé à cet échange lorsque mon amie photographe était à la maison. Nous parlions des cicatrices que je m'étais faites au coude, en chutant à la maison en béquille. Les cicatrices étaient très différentes de celles que j'avais jusqu'à présent: elles étaient noires, boursoufflées et surtout elles me faisaient mal alors que lorsque je les touchait, je n'avais pas mal. Je n'aimais pas avoir ou voir mes cicatrices.

Le constat posé, j'avais laissé ma réflexion suivre son chemin tout seul. Et alors, l'éclair de lucidité jaillit! Je n'acceptais pas mes cicatrices, leur histoire et ce que j'y mettais comme symbolique. Elles représentaient toutes ces cicatrices, tous mes bobos intérieurs, physiques et moraux que je ne voulais pas reconnaître. Auxquels, je ne voulais pas faire de place. 

Depuis, je n'ai aucune douleur à ces cicatrices et je peux les regarder en me disant: " ça va!"

Toujours étendue sur mon lit, j'ai eu envie de poser la main sur mon pubis. Alors, j'ai laissé mon corps suivre son mouvement. J'ai senti la chaleur de mon sexe, son humidité, mes poils. Et puis, a jailli le plaisir! La révélation!

J'adore mon sexe, ma vulve! Je la trouve très belle, équilibrée, harmonieuse! 

J'ai lu plein d'articles sur des femmes qui ont des complexes sur la forme de leurs lèvres, leur taille, leur couleur!

Moi, je l'ai toujours trouvé très belle! J'adore sa couleur d'un violet profond, l'harmonie des bordures des lèvres comme une fleur! Et tout de suite... "Est ce que j'ai le droit de dire que je trouve ma vulve trop belle? " me sermone mon Mental!

Bien sûr! Et j'aime sentir qu'elle est vivante! Vibrante! 

Elle m'a toujours amusée car avant de pouvoir s'y introduire, mon partenaire doit lui demander la permission. Quelque soit l'intensité de mon désir, c'est elle qui décide si oui ou non, nous allons plonger dans des océans de plaisir. 

J'ai appris à l'écouter, à l'entendre, à la ressentir. J'ai appris à naviguer à l'intérieur de mon vagin, de ma grotte, en esprit. Je sais m'y reposer, m'y ressourcer. 

Et je rigole de tout cela en y pensant! Ma vie intérieure est joyeuse!

J'ai appris à l'écouter après des années de violences, de déni, d'ignorance. J'ai appris à aimer chaque parcelle de mon corps. A me réapproprier chaque cellule de mon corps. 

Je me lève, je vais devant la glace. Je me regarde. 

Mes locks. Je les vois en premier! Je les aime d'amour! Elles représentent tant de choses à mes yeux! Ma décision d'être pleinement moi, mon choix de suivre mes désirs, mes échecs (capillaires), les milles essais et enfin, un résultat que j'aime, mais tellement. Mes locks, c'est moi. Elles sont à mon image, l'histoire d'une quête d'identité et d'une expression pleine et entière de Soi.

Mon front fier. Je n'y vois plus ce que les autres m'ont invité à y voir: de la supériorité. Non! Aujourd'hui, en regardant mon front haut, je sais qui je suis, je sais ma valeur. Alors, mon front se met au niveau de cette valeur. 

Mon nez. "Patate". C'est mon nez! Il est comme il est. Et c'est Ok

Mes yeux sont noirs et perçants. Mon regard a toujours mis mal à l'aise ceux qui avaient des choses à cacher. Aujourd'hui, je sais y mettre des éclairs de lumière, des nuances de noirs! Mais toujours, ils scruteront l'invisible.

Ma bouche. Je l'aime! Elle est fine. Elle est sauvage, gourmande, rieuse. Elle a une vie autonome. Souvent, les mots qui en sortent échappent totalement à mon contrôle. J'ai appris à l'accepter. A voir, que souvent l'autre avait besoin d'entendre ces mots. Et parfois, quand ils étaient trop intenses, trop froids, j'ai appris avec le temps à remettre de la douceur dans l'échange qui suit. 

Mon double menton, ma foi, un héritage de famille. Un chirurgien plastique m'avait proposé de le réduire. J'avais dit "non". Je savais que ce double menton avait des choses à me dire. Et tant qu'il demeure, c'est qu'il a toujours quelque chose à me dire. A moi de l'écouter. 

Mes seins! Je les aime! En même temps que je pense, j'éclate de rire et je les saisis! Ils sont ronds et lourds! J'aime la texture de ma peau et la couleur de mes aéroles! Mes tétons aussi sont bavards! Ils pointent tout le temps et j'aime les sentir se dresser sans que je sache pourquoi. J'ai une théorie que je continue d'alimenter: les tétons ont une utilité énergétique. Ils doivent servir de boussole. J'en suis persuadée. J'ai eu une réduction mammaire, il y'a plusieurs années. Mais ils sont rebelles! Ils sont revenus à leur taille normale! J'ai appris entre temps que les seins ne sont jamais immobiles et qu'ils changent de volume avec l'âge et les flux hormonaux. J'aime quand un homme me saisit les seins. J'aime sentir leur fermeté et leur présence dans les mains d'un autre. Sentir sa bouche, sa langue les envelopper, jouer avec. 

Mon ventre, mes vergetures, mon gras... alalala! Que celle qui n'a pas une histoire avec son ventre, lève la main. Mon ventre, bizarrement a toujours été une partie de mon corps que j'ai toujours aimé. Ado, je trouvais que c'était une des plus belles parties de mon corps. Il est large et en même temps, il a une forme très féminine. Même dans mes "pires périodes" il reste plutôt plat (" dans sa rondeur" rires!). Les vergetures sont venues l'habiller au fur et à mesures. Mon fils aîné m'a posé la question il y'a peu: "qu'est ce que c'est les craquages sur ton ventre?". Je lui ai expliqué. Il a plongé son regard dans le mien et il m'a demandé: "tu m'en veux d'avoir abîmé ton ventre?". " Non! Jamais! Les vergetures viennent me rappeler que je suis une maman, et que j'ai porté deux bébés merveilleux dans mon ventre! Et que j'en ai fais des hommes dont je suis fière. Même quand vous serez chez vous, avec vos femmes et vos enfants, mes vergetures me rapelleront toujours que je suis votre maman!". 

Mes cuisses, ma cellulite, mes crevasses. J'en rigole d'avance! Elles sont comme ça l'air de rien molles. Mais elles savent se mouvoir, serrer, bouger. Je dis souvent:  "je peux tuer avec mes jambes", mais elles savent aussi donner et recevoir le plaisir. Elles savent s'ouvrir et se fermer. Elles ont appris à danser, à bouger, à se libérer de mon jugement, du regard des autres et elles s'amusent. 

Je me regarde dans la globalité, toute entière dans le miroir. Il y'a ce que je vois, mon corps, ma peau, mes contours. Il y'a ce que je ressens, la chaleur, l'humidité, les rythmes (cardiaque, respiratoire, sanguine). Il y' a ce qui est là et que je dégage, palpable: la joie, le plaisir, la détermination, la fierté, la puissance, la capacité à jouir et aussi à me défendre s'il le faut. 

Parfait équilibre entre le Yin et le Yang!

Je me rhabille. Ma pensée vagabonde toujours. Je la laisse faire. Être. 

Elle me permet de faire un lien entre mon activité et mon corps. Me mettre à mon compte, exercer mon activité, me déployer professionnellement m'a permis de:

- Oser me regarder en face et accepter mes propres désirs,

-Oser parler, dire. Apprendre à maîtriser les mots, leur justesse. 

-Oser sortir de la honte, de la culpabilité. Partager mon histoire publiquement.

 - Me réapproprier mon corps, mon plaisir. Me libérer d'un certains nombres de tabous qui pesaient sur mon corps de femme, de mère. 

-M'ouvrir à la rencontre avec l'homme, avec des hommes. Rencontrer et consolider ma sécurité intérieure. M'ouvrir à me rencontrer à travers l'autre.

-Parler, montrer qui je suis professionnellement mais aussi humainement. Voir des gens sortir de ma vie. En voir d'autres entrer dans ma vie. Accepter le mouvement de la Vie. Accepter la Vie.

-Oser m'ouvrir aux autres, faire confiance, avoir peur d'être trahie. Vivre la trahison et sentir que finalement, cela fait partie de la Vie. 

-Me réconcilier avec mon corps, avec qui je suis, mes valeurs. Me mettre à nu. 

-Prendre conscience que Donner c'est Être. Je me donne sans réserve. Pas dans l'obligation du don qui coûte. Mais dans le don de soi qui rayonne et active un vibration qui va réveiller d'autres et leur donner envie à leur tour de donner et de recevoir. 

-Prendre conscience que Recevoir c'est de la Joie. Alors, j'ai envie d'être joyeuse! Encore et encore! Et j'ai envie que tout autour de moi, les gens reçoivent.

-Prendre conscience que mon corps dans le plaisir, la joie et l'abondance, c'est ce que JE SUIS. C'est ce que nous sommes. C'est notre véritable Nature!

Mon corps dans le plaisir, la joie et l'abondance, c'est ce que JE SUIS. C'est ce que nous sommes. C'est notre véritable Nature!

Alors, à vous, hommes qui avez meutri mon corps, mes chairs, mon innoncence. Je ne vous dis rien. Vous faites partie (après vérification de l'orthographe... il y'a bien un "e" au sens de faire partie d'un groupe, d'un ensemble) de mon histoire et de ses cicatrices invisibles. Vous êtes de plus en plus indolores et transparents dans ma vie. Mais vous faites partie de moi. C'est peut-être là votre punition! (haha! Je vais vous fatigués!)

A toi, homme, qui a traversé ma vie et qui est sorti de la relation sans un mot et sans explication, je te dis : "Merci!". Car toutes ces nuits, tous ces mois ( tous ses moi ) passés à me remettre en question, à me demander ce que j'avais bien pu faire de mal pour "mériter" d'être jetée comme un préservatif usagé, m'ont permis de graver dans ma peau ce tatouage qui me rappelle tous les jours que je suis une femme libre et que je n'ai pas "besoin" d'un homme.  Je ne suis pas une mendiante d'amour. Je suis digne d'être aimée. Toutes ses questions m'ont permises de trouver "ma réponse", de Me trouver. 

A toi,homme qui a traversé ma vie et qui m'a dit:

 "Tu n'es pas Beyoncé, ce n'est pas la beauté extérieure qui compte", je te dis encore une fois:  

"Je ne suis pas Beyoncé! Je suis Gabrielle! Et je veux d'un homme qui sache m'apprécier pour celle que je suis et qui ne me donne pas l'impression de se contenter de ce qu'il a. Je suis Gabrielle et je suis Belle! Avec toutes les marques sur mon corps qui sont autant de traces, de mémoires de ma Vie". 

A toi, homme, qui a traversé ma vie et qui m'a dit: " de ne pas aspirer à l'homme idéal et de prendre le "moins pire", je te réponds encore une fois: 

 "Je suis Gabrielle. Et j'aspire à ce que je veux et à ce que je mérite!". 

A toi, la femme ou l'homme, qui a commenté, critiqué mon corps, une partie de mon corps, de mon caractère, de qui je suis... Je te dis: 

"Merci". Car tes mots font partie de ces cicatrices invisibles qui ont marqué mon coeur, mon corps et mon Âme. Et sans chacune d'elles, je ne serais pas en train de kiffer être dans mon corps. Je ne serais pas entrain de prendre du plaisir à être moi.

J'aimerais être dans le corps d'un homme et pouvoir me faire l'amour à moi-même! J'aimerais vraiment être dans le coeur et le corps de l'autre, quand il est en ma présence, quand il m'embrasse, quand il saisit mes seins, mes fesses, glisse ses doigts, son sexe en moi. J'aimerais être cet autre, car je te le dis, il va adorer être en Sa propre présence!

Je rigole en écrivant cet article, car je vois le chemin parcouru. Je vois à quel point, ces dernières années, mes expériences douloureuses ou exquises, ont fait de moi celle qui s'aime aujourd'hui. 

Il y'a encore des aspects à améliorer. Des fils à défaire. Mais déjà pour aujourd'hui, je suis heureuse de me mettre à nue. 

Et l'évidence est là. Ma mise à nue ne pouvait se faire que par les mots. Par MES mots. 

"Mesmots" pour la Moi du futur: "Continues à parler! A écrire". 

Car Dire est ton chemin. Dire est mon chemin. Dire est NOTRE chemin. 

Parler. Lever les voiles des tabous.

Je te souhaite de t'aimer et d'aimer être dans ton corps et de vivre l'expérience de la Vie pleinement et joyeusement!

With LOve!

Gabrielle