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SI JE N’ÉTAIS PAS DANS MON CORPS...

 

8 octobre 2020

SI JE N’ÉTAIS PAS DANS MON CORPS...

Aujourd'hui, j'ai revu un homme qui a beaucoup compté pour moi ces derniers mois... Un homme que j'ai aimé à un point que je ne me savais pas capable d'aimer. J'ai été aimé à un point que je ne savais pas que je pouvais être aimée. Recevoir cet Amour a été mon challenge 2020!

Si je n'étais pas présente à moi, à mon corps, à mes sensations, je n'aurais jamais senti l'excitation monter en moi.

L'excitation de le revoir après plusieurs jours. 

Mais aussi, cachés derrière cette excitation, la peur, les peurs... Et si cela se passait mal? Et si de le revoir allait me faire souffrir encore? ... Et si lui, allait mal et que je ne le supportais pas ?... Et si de le revoir m'indifférait?...

Si je n'étais pas pas dans mon corps, je n'aurais pas senti mes inconforts physiques, émotionnels.

Ces moments, où nous sommes face à nos positionnements, à nos choix.

-La réalité et rien d'autre. Le corps comme instrument de lecture de cette réalité. 

J'arrive près de chez moi. Au loin, je vois sa voiture. Il est déjà là. Si je n'étais pas dans mon corps, je n'aurais pas senti pas cœur battre plus fort! L'émotion monte d'un cran. Ou plutôt, les émotions.

Je reçois un message de lui, il m'attends. Les joues rouges de peur, d'excitation, je monte les marches. Il est là!

Est ce que j'ai droit de le trouver beau? Est ce que j'ai le droit d'avoir envie de me jeter dans ses bras, de me fondre dans son corps connu, de saisir ses lèvres charnues et de plonger mon regard de plaisir dans le sien?

Est ce que j'ai le droit?

Si je n'étais pas dans mon corps, j'aurais pu rester avec ces questions. En réalité, même si une grande partie de moi ressentais cette envie de lui, une autre part de moi avait besoin de comprendre, de mettre des mots, de parler pour guérir. Maintenir la distance pour y poser des mots. Nos mots. 

Des mots dont l'absence m'avait profondément heurtée. Rectifier mes mots, aiguisés, qui l'avaient blessé.

Alors, un sourire dans les yeux, j'ouvre la porte de mon appartement. Pour nous laisser entrer.

Nous sommes tellement souvent rentrés ensemble, lui dans mon dos, ou moi dans le sien. Mais cette fois-ci, quelque chose a changé.

Si je n'étais pas dans mon corps, je ne sentirais pas ce besoin de tenir à distance ce corps tant aimé pour dire, comprendre. Je n'aurais pas senti cette souffrance, ce déchirement intérieur dû à cette distance. 

-Mes tripes, mon cœur. Tout en moi était souffrant de nous voir, de nous sentir distants. Mon cœur, mes tripes étaient comme arrachés et piétinés. J'aurais aimé à ce moment là, ne pas être dans mon corps, partir et ne plus ressentir. 

Mais j'étais dans mon corps. Et plus les émotions étaient douloureuses et plus j'avais l'impression d'être étripée, et plus je me forçais à être présente à ce qui se passait réellement, à ce que je vivais et ressentais. 

Se regarder. Poser un regard nouveau sur l'autre, quand la relation est rompue. Quand des mots, des phrases sont venus briser l'autre.

Regarder l'autre et sentir la puissance d'un Amour qui a été et qui sera... et qui n'a plus lieu d'être.

Que suis-je censée faire de cet Amour?

L'honorer!

Comment?

En faisant ce que je sais faire: écrire! Parler de ce que j'ai ressenti dans mon corps, quand l'être que j'ai aimé est là, face à moi et que pourtant, il n'est plus vraiment lui, et moi non plus. Deux êtres douloureux. Et qui tentent au mieux de se protéger eux-mêmes et de protéger l'autre.

Présente à moi, à mon corps. Quand je sens que mon énergie et toute ma compassion vont vers l'autre. Les ramener sur moi, sur ce que je vis. Respirer pour ne pas mourir étouffer.

Vivre. Ressentir et Jouir d'être moi. Ma nouvelle devise. 

J'ai envie de le prendre dans mes bras. J'ai envie qu'il me prenne dans ses bras. 

Est ce que j'ai le droit? est ce que cela se fait?

Si je n'étais pas dans mon corps, je n'aurais pas senti la force de ce désir, de cette pulsion. 

Je lui demande, il accepte. Simplement.

Je suis à nouveau contre lui. "Ma maison". Les souvenirs émergent. Les projets, les rires,les envies. Juste nous. Les regrets. Le gâchis. Le contact de son corps contre le mien. De ses mains sur ma nuque. Son odeur. Différente. Avec des notes de Terre connue.

Si je n'étais pas dans mon corps, je n'aurais pas senti mon désir de lui toujours présent. Malgré la rupture, malgré les mots, malgré les silences.

Remettre de la distance. L'écouter. L'entendre. Essayer de me dire. Ne pas me sentir entendue parce que l'autre est dans sa souffrance. Accepter. Parce que je sens dans mon corps, que l'adulte en moi, n'a pas besoin de dire, d'expliquer plus. Je n'ai pas besoin de me sentir entendue. C'est Ok.

Si je n'étais pas dans mon corps, je ne sentirais pas l'appel à nouveau de ses bras. L'envie de plonger encore en lui, une dernière fois.

Sentir la part de moi qui s'est remise de la séparation, et celle qui a tellement aimé et aimé être aimée de lui et qui a encore envie de sentir sa présence.

Me lover contre lui, comme autrefois. Dire un dernier merci silencieux à son Âme pour tout ce qu'elle m'a apporté:

  • J'ai appris à l'autre la liberté et j'ai aimé me sentir libre dans cette relation,
  • J'ai appris à aimer à un point que moi-même j'ignorais,
  • J'ai appris à recevoir un amour, tellement intense que je l'ai maintes fois remise en question. 
  • J'ai appris que je devais encore m'aimer, encore et encore pour me sentir digne de recevoir l'amour de l'autre.
  • J'ai appris à dire cet amour, beaucoup plus vite que mon éducation ne me l'avait apprise,
  • J'ai appris à dire "OUI",
  • J'ai appris à être femme et à me sentir femme,
  • J'ai adoré faire l'amour et sentir mon désir toujours plus grand et toujours plus insatiable.
  • J'ai appris à explorer nos corps, nos désirs.
  • J'ai appris à m'écouter plus finement,
  • J'ai appris à écouter et à recevoir l'autre, même lorsque le sujet m'échappait totalement,
  • J'ai appris à dire "NON" à ceux qui se mêlaient de notre histoire,
  • j'ai appris à faire confiance en mon ressenti intime là où une blessure ancienne venait mettre du flou.
  • J'ai appris que j'avais envie d'absolu. D'être avec quelqu'un qui avait envie d'être avec moi. Pleinement.
  • J'ai appris que je pouvais me battre pour conserver l'être aimé,
  • J'ai appris que l'amour ne se retient définitivement pas...
  • J'ai appris que j'étais ambitieuse et que je réfrénais cette ambition.
  • J'ai appris que je tenais beaucoup plus à mon rôle de mère que ce que je pensais. Je suis garante de mes enfants et ils sont aujourd'hui ma priorité.
  • J'ai appris que j'aime par dessus tout travailler. Que j'ai du plaisir à faire ce que je fais: accompagner les personnes à renouer la relation avec eux-mêmes.

J'ai appris tant d'autres choses, sur moi, sur mon corps, sur mes blessures, mes désirs.

Alors, j'avais besoin de dire "Merci".

C'était fait. Si je n'étais pas dans mon cœur, je n'aurais pas senti la joie et la légèreté en moi. Doux frémissement d'avoir dit et fait tout ce dont j'avais envie, besoin, pour poursuivre mon chemin.

Seule.

Nous quittons l'appartement. En même temps. Ensemble. Et pourtant, quelque chose a changé. Si je n'étais pas dans mon corps, je ne saurais pas nommé ce quelque chose.

Mais, là, je suis présente à mon corps. Je sens ce qui s'y passe. Nous marchons ensemble et pour la première fois, nous ne marchons plus au même rythme.

Nos pas, nos corps, ont pris des chemins différents.

Il me propose de me déposer en ville. Je n'ai pas envie de le laisser partir. Pas encore. J'ai envie de goûter encore sa présence et ma présence à moi lorsqu'il est là.

Il me regarde. Je le regarde. J'ai envie de le toucher comme avant. Son visage. Parfois, j'arrive à me retenir. Sa barbe que j'aimais tant m'attire. Je laisse ma main la toucher. Sensation connue.

Dans la voiture, cette voiture qui m'a donné tant de joie à conduire et m'a fait vivre une expérience dingue! nous parlons peu. Chacun dans ses pensées.

Je me sens bien. Je me sens apaisée. J'ai envie de l'entendre parler. De le voir sourire comme avant. Mais son cœur n'est pas encore à rire ni à être léger. Alors, je lui laisse l'espace.

Nos regards se croisent de temps en temps. un sourire. Le goût du gâchis. Mon cœur se serre. Est ce cela la Vie? Des hommes qui entrent et sortent de ma vie avec toujours cette sensation d'un énorme gâchis. Un gâchis d'Amour, d'êtres, de non rencontres...

Le gâchis qui survient lorsque nous ne sommes plus présents à nous-mêmes, à notre histoire, à l'instant présent. Gâchis qui a des relents du passé, de nos histoires et blessures passées. De nos conditionnements.

Gâchis qui survient quand le mode automatique prends le volant de nos vie et décide pour nous. Lorsque nous ne sommes que l'ombre de nous-mêmes.

J'arrive sur mon lieu de rendez-vous. C'est l'heure de pointe pour les embouteillages. Je propose de sortir au milieu de la rue. Parce que l'heure de la séparation est proche et que cela devenait difficile pour moi.

Si je n'étais pas dans mon corps, je n'aurais pas senti la tristesse m'envahir. Je n'aurais pas senti les larmes monter et ma gorge se serrer.

Dire au revoir. Sa main enlace la mienne. Nos doigts s'entremêlent. Si je n'avais pas été dans mon corps, je n'aurais pas senti la chaleur de sa main, la douceur de ses doigts. Je n'aurais pas senti l'envie d'être encore une fois contre lui.

Une dernière fois.

Sentir ma joue contre son cou. Sa bouche déposer un baiser sur ma joue.

Un dernier regard, un sourire et je sors.

Des histoires d'amour, je préfère les fins. Les amours impossibles... Maudits... Car elles montrent la Vie, les choix, l'humain dans sa pleine expression d'être lorsque la Mort semble la seule issue! Mourir à l'autre... renaître à soi...

En sortant de sa voiture, si je n'étais pas dans mon corps, je n'aurais pas senti mon coeur et mon corps tous entiers, tels une terre fertile, labourée et creusée de sillons!

Mon corps et mon cœur, ont été purifiés par ce amour. Purifiés, car ce qu'il m'a permis de regarder mon histoire, mes histoires avec les hommes de ma vie en face. D'en voir les fils, ceux qui sont inopérants aujourd'hui et m'entravaient.

En m'éloignant de lui, à ce carrefour, j'avais l'impression qu'une nouvelle Gabrielle était née: plus affirmée, plus confiante, avec plus d'amour encore pour elle.

Et une autre part de moi, était brisée. En colère. dévastée. Elle était prête à se battre. A aller au bout de ce qu'elle sentait.

Si je n'étais pas dans mon corps, je n'aurais pas pu assurer ma séance de coaching dans la foulée.

Mes émotions avaient été entendues, vues. Mon mental avait fait ce qu'il sait faire de mieux, organiser une stratégie, élaborer un plan.

Je pouvais mettre "pause", suspendre ce que je vivais à l'intérieur pour être la plus disponible possible à la séance.

Une fois cette séance terminée, si je n'avais pas été dans mon corps, je n'aurais pas senti le barrage de tristesse déborder. Je n'aurais pas senti l'appel du sucre, de l'alcool... N'importe quoi plutôt que de ressentir!

Alors, au lieu de courir vers une issue de sortie, une voie d'arrêt d'urgence, j'ai choisi de rentrer en tram. De me laisser pleurer, derrière mes lunettes et mon masque. De toute façon, j'avais tellement l'habitude que mes larmes soient invisibles. 

"Ne pleures pas! Sois forte". Là tout de suite, j'ai envie d'être infidèle à ces injonctions. Là tout de suite, elles ne me servent pas. 

-Si je n'avais pas été dans mon corps, je n'aurais pas pu voir cette déferlante m'envahir et voir mes mécanismes de fuite: manger, boire, appeler quelqu'un n'importe qui... ne pas ressentir! Ne pas me connecter à mes besoins en l'instant: Pleurer toutes les larmes de mon corps.

Rentrée chez moi, j'ai pu laisser libre court à ma peine. Mon chagrin. Ce vide, ce plein. Ce trop plein. Que faire de tout cet amour? Que suis-je censée faire?

Accepter déjà ce qui est ma réalité du moment: je tiens encore à lui. J'ai encore du désir pour lui. J'ai envie de me battre encore pour nous. Pour qu'un nous existe.

Oui... Mais tu sais... "une femme ne court pas derrière un homme", tu sais " tu ne dois pas montrer à l'homme que tu l'aimes". Oui mais tu sais... Je ne veux rien 'SAVOIR"! je veux "SENTIR", " RESSENTIR"! et VIVRE! JOUIR!

Ce que je sais, c'est que mon corps, mon Âme, me disent qu'il existe une autre option.

Poser mes mots. Pauser mes maux. Voir ce qui se joue réellement pour moi en ce moment. Me mettre à l'écoute de mon corps, de mes besoins. Écrire pendant des heures, pleurer et accepter de vivre cela.

Décider d'entre ouvrir une porte. Voir l'autre refermer doucement la porte. Délicatement.

Pleurer encore. Pleurer sur les deuils qui se font bien au delà de cette relation.

Si je n'étais pas dans mon cœur et mon corps, je ne sentirais pas les fils invisibles de ma vie qui se détissent dans un sens et se retissent autrement.

Être dans mon corps, me permets de ressentir l'intensité de mes émotions: tristesses, colères, peurs, mais aussi joie de voir, d'entrevoir les fils se défaire et s'attacher autrement!

Être dans mon corps, présente à moi-même, me permets de sentir ce qui se passe en moi et de pouvoir décider, mettre mon mental au service, de ce que je veux faire à partir de ma réalité de l'instant.

Être dans mon corps, me permets de sentir que j'ai un pouvoir réel sur ce qui ce passe en moi (je peux mettre mes émotions en suspens) et autour de moi. Je peux passer à l'action sans être en réaction.

Être dans mon corps, me permets de sentir cette énergie, cette Vie à l'intérieur de moi qui crois que TOUT est possible! Que TOUS les modèles sont à créer à partir de qui chacun est! Et en interaction avec les autres, mais d'abord en adéquation avec soi-même!

Engager vient de "mettre en gage", " donner sa parole en caution", "se lier par une promesse", " engager sa foi". Mon engagement doit porter sur mon corps, le mettre en jeu! Mais aussi sur ma parole! DIRE ce qui es pour moi en l'instant. Mon engagement doit aussi dire ce en quoi je CROIS!

-Être dans mon corps, me permets de sentir que je dois m'engager pleinement, encore plus!

Mon engagement me dépasse! car quand je ne suis pas suffisamment engagée, je ressens de la tristesse. Tristesse qui vient me dire que rien ne changera dans ce monde. Que les incohérences que je vois, que je ressens, demeureront après moi.

Je ressens de l'impuissance. De la honte à être passive dans un monde que je sais, qu'engagée individuellement et collectivement, nous pouvons contribuer à le modeler à notre image!

Lorsque je manque d'engagement, comme dans cette relation qui s'achève, je peux gâcher la naissance d'un monde plus harmonieux, plus empreint d'amour et de liberté. J'empêche la rencontre de deux univers, qui pourraient en créer un troisième!

Quand je suis dans mon corps, je peux saisir cette énergie comme un fer de lance, chauffé à blanc et la diriger de manière efficace dans la direction que je souhaite! J'ai le pouvoir de saisir une lance, de la chauffer, d'en choisir la direction et de la lancer ou...pas!

 

-Quand je suis dans mon corps, je suis en présence de QUI je suis réellement et de CE QUE JE VEUX réellement en l'instant! Mon mental se met alors au service de mon corps! La communication est rétablie entre soi et soi-même!

C'est pour cela que j'ai choisi d'accompagner à la reconnexion au corps! Ramener les personnes qui le désirent vraiment à ressentir QUI elles sont afin de FAIRE ce qu'elles souhaitent de manière simple et concrète! Les émotions sont un véritable cadeau de la Nature! 

Et j'ai envie de le montrer! D'en faire vivre cette expérience à un maximum de personnes!!!

Que ce soit en une seule séance de clarification

Sur une journée entière où le corps, les émotions, la parole, les envies sont accueillis:

Ou sur du Long terme en solution mixte : accompagnement individuel et collectif!

Comment vis tu tes émotions? Ton corps? Comment t'engages tu? 

With Love! 

Gabrielle